Jean-François Halin dit vouloir s’inspirer, et rendre hommage, aux histoires d’espionnage de son enfance, à commencer bien sûr par James Bond, dont il est un peu question ces jours. L’auteur a ouvert la brèche en adaptant les OSS 117, lesquels fournissaient déjà une bonne matière à histoires secrètement rocambolesques. Dès lors, Au Service de la France est comparé aux films de 2006 et 2009, c’est là où la promotion peut nuire à la série.
André Merleaux n’est pas Hubert Bonisseur de La Bath, Hugo Becker n’est pas Jean Dujardin – et il ne doit pas lui emboîter le pas; les personnages sont différents, comme le projet de fiction. Là où Hubert bondissait en glissant rapido qu’il allait régler sur le champ le problème du Proche-Orient, André est placé en observation dans ce monde sans queue ni tête. Grâce au format de la série, par missions de 26 minutes, Jean-François Halin adoucit sa narration: plus lente, elle permet de mieux approfondir le contexte burlesque autant que bureaucratique. On est davantage chez Jacques Tati que James Bond. Et c’est un plaisir.