«So Long, My Son», jamais sans mon fils
Wang Xiaoshuai met en scène une éblouissante fresque familiale racontant quatre décennies de l’histoire de la Chine, avec comme point d’ancrage la politique de l’enfant unique
C’est un film à la fois extrêmement simple dans ce qu’il raconte et immensément audacieux dans sa manière de le faire. So Long, My Son s’ouvre, quelque part dans la campagne du nord de la Chine, sur un plan magnifique montrant un groupe d’enfants jouant au bord d’une rivière. Haohao aimerait que son meilleur ami Xingxing s’amuse lui aussi, mais celui-ci refuse: il ne sait pas nager, il a peur. «On restera au bord», lui promet alors Haohao. Mais le drame semblait inéluctable: Xingxing se noie.
Tout cela est montré sans pathos, à l’aide d’un montage leste fait de coupes brutales et d’ellipses, comme par la suite tout au long d’un récit qui multipliera les allers et retours temporels pour raconter quatre décennies d’histoire chinoise, de la fin de la Révolution culturelle à l’essor du capitalisme en passant par la politique de l’enfant unique.