A la traîne du grand boom de l’animation 3D (avec les médiocres Monter House, Open Season et Surf’s Up), Sony rattrape ses concurrents Pixar, DeamWorks et Fox avec cette comédie de science-fiction prenant pour cible la surconsommation occidentale. Une satire post-post-tout qui laisse toutefois à la limite de l’indigestion.

Sur l’île de Swallow-en-Château, au large de la côte Atlantique, Flint Lockwood est un jeune inventeur incompris de son père poissonnier, qui multiplie les idées foireuses. Mais sa dernière invention, une machine à transformer l’eau en nourriture, va faire du bruit. En attendant de résoudre le problème de la faim dans le monde, expédiée dans les nuages, elle commence par provoquer un dérèglement climatique de taille sous forme de pluie de hamburgers, d’averses de pancakes et de giboulées de spaghettis! Idéal pour relancer le tourisme et accessoirement séduire une présentatrice météo, mais tout de même inquiétant, vu les surplus qui s’entassent…

En attendant la décroissance

Même dans sa version «plate» présentée à la presse, ce joyeux délire inspiré d’un livre pour enfants (Il pleut des hamburgers de Judi et Ron Barrett, 1978) impressionne. Le scénario se libère de toute vraisemblance et le graphisme retrouve une certaine verve cartoonesque tandis que les auteurs-éponges régurgitent des décennies de culture populaire. Apparemment dans la veine grinçante de Joe Dante, de Mars Attacks! (Tim Burton) ou de South Park, leur satire tend toutefois à troquer son mordant contre un crescendo spectaculaire à fond sentimental. Surtout, ne pas perdre de vue le public familial!

On en conçoit une certaine nostalgie pour des temps plus innocents (d’où le générique de fin 2D style années 1960?). Ce qui n’empêche pas le divertissement et son message de faire mouche. Mais à quand la décroissance et le retour à plus de sobriété – y compris à Hollywood?

Tempête de boulettes géantes (Cloudy With a Chance of Meatballs), animation 3D de Phil Lord et Christopher Miller (USA, 2009), avec les voix de Bill Hader, Anna Faris, James Caan, Mr. T, Andy Samberg, Bruce Campbell.1h30.