«The Night Agent», «L’Etrangleur de Boston», «The Big Door Prize», de la F1: nos pistes sur les plateformes
Culture canapé
AbonnéShawn Ryan livre un thriller politique classique, Apple propose une satire sociale marrante, Disney revient sur les assassinats de Boston, et Netflix fait vroum: nos suggestions pour le week-end

Tous les week-ends, nous proposons nos conseils de films, séries, podcasts et autres créations à découvrir chez soi.
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Si vous avez… 1h52
«L’Etrangleur de Boston»
En 1962, la panique s’abat sur Boston. Plusieurs femmes de la cité ont été assassinées chez elles, ayant accueilli leur meurtrier sans méfiance. On conseille aux femmes de n’ouvrir leur porte sous aucun prétexte. L’horrible affaire des années 1960 inspire ce film désireux de relire l’histoire sous un angle plus féminin. Le fait, réel, est qu’une journaliste junior (Keira Knightley) avait vite repéré la répétition des morts suspectes, et obtenu de nombreuses informations au long de son enquête, contrariée par son éditeur attaché à ses bonnes relations avec la police.
En 1968, Richard Fleischer avait livré un film (au titre identique) presque expérimental, testant le split screen, axé sur la maladie mentale du tueur, porté par un Tony Curtis halluciné. En 2023, Matt Ruskin, qui écrit et réalise, penche du côté des investigations, journalistiques et policières. Le film est aussi posé que stimulant, plus complexe aussi, ouvrant la voie à l’hypothèse de plusieurs tueurs… N. Du.
Un film de Matt Ruskin (2023), à voir sur Disney+.
Si vous avez… 10 x 30'
«The Big Door Prize»
On rencontre Dusty Hubbard (Chris O’Dowd), professeur d’histoire affable, le jour de ses 40 ans. Heureux comme un pape du cadeau de sa femme: une trottinette. Mais la vraie surprise, c’est la machine qui atterrit dans la supérette de sa ville. Contre 2 dollars et votre numéro de sécurité sociale, «Morpho» vous dévoile votre talent caché, votre raison d’exister sur cette terre. Une boîte de Pandore qui crée l’ébullition chez les habitants – certains divorcent, d’autres se mettent à cultiver des passions improbables ou, comme Dusty, voient leur existence remise en question: devrait-il aspirer à autre chose?
Un tel scénario aurait pu se muer en sombre étude des névroses humaines face à la technologie. Mais l’excellente The Big Door Prize, qu’on doit au père de Schitt’s Creek, est plus Ted Lasso que Black Mirror. Forte d’un casting exquis, la série explore avec humour, nuances et légèreté le vertige du «et si», au moment de questionner le chemin de vie emprunté – et tous ceux auxquels on a ainsi renoncé. V. N.
Une série de David West Read (2023), trois épisodes déjà disponibles sur Apple TV+.
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Si vous avez… 10 x 45'
«Drive to survive», saison 5
Vous aimez la F1? Ça tombe bien, moi non plus. Ça fait du bruit, ça pollue et, quand on n’y connaît rien, on se demande quand ces gaillards qui brûlent des milliers de litres de carburant en tournant en rond appartiendront au siècle passé.
Pourtant, vous aussi, vous voyez clignoter cette série sur la F1 à chaque fois que vous ouvrez Netflix, comme la dessinatrice Pénélope Bagieu tweetant «qu’elle est à fond» dessus. Alors vous regardez le premier épisode de Drive to survive («Pilotes de leur destin»), et vous comprenez pourquoi cette série connaît un succès si foudroyant. A tel point qu’elle fait revenir le public autour des circuits – le New York Times a raconté comment elle avait permis aux Américains «de tomber amoureux de ce sport d’Européens».
Les ingrédients: dix écuries, 20 pilotes, 22 Grands Prix dans des décors paradisiaques, deux femmes (au max) mais aussi des millions de dollars, des coups bas, des rivalités, des intrigues, des crashs. Surtout, un découpage minutieux de chaque épisode, ni chronologique ni sportif, mais basé sur les moments clés de chaque saison. Les scénaristes réussissent ainsi à montrer les coulisses de ce sport tout en provoquant des émotions fortes. On se surprend soudain à aimer la F1. V. G.
Une série documentaire de James Gay-Rees et Paul Martin (dès 2019), en cinq saisons de dix épisodes. Sur Netflix.
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Si vous avez… 10 x 45’
«The Night Agent»
Drôle de job: être de piquet toute la nuit dans une pièce des sous-sols de la Maison-Blanche, et attendre que sonne le téléphone à cadran. C’est le boulot de Peter, jeune recrue du FBI hantée par le poids de son père, jugé traître. Or, voilà que le téléphone… sonne. Premier coup de théâtre. Une jeune femme, Rose, a assisté à Washington à l’agression de ses oncle et tante, qui se révèlent être des agents fédéraux et lui ont donné le numéro. Rose est amenée à Peter, chargé de la protéger. Ensemble, ils vont affronter tous les complots qui entourent la présidence…
Shawn Ryan fournit à Netflix un produit bien plus classique qu’à son habitude. Le roman de Matthew Quirk a eu son succès, il inspire une série bien lestée au niveau des références – Peter s’appelle Sutherland, comme Donald, l’acteur, Gorge profonde dans X-Files ou manipulateur dans de nombreux thrillers politiques, et comme Kiefer, son fils, héros de 24 Heures chrono qui revient bientôt dans… un suspense paranoïaque, The Rabbit Hole! Le monde est petit, à Washington. N. Du.
Une série de Shawn Ryan (2023). A voir sur Netflix.
Dans nos archives
La critique de L’Etrangleur de Boston, le premier film, en 1969.