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Toujours aussi puissante, la série «Black Mirror» élargit sa palette

Dans sa quatrième saison, dévoilée vendredi par Netflix, l’anthologie de science-fiction anglaise garde son discours critique tout en s’essayant à de nouvelles tonalités. Et elle offre une galerie de forts personnages féminins

Rendez-vous amoureux arrangé par le système: l'épisode «Hang The DJ», dont le titre vient d'une chanson des Smiths («Panic»). — © Jonathan Prime / Netflix
Rendez-vous amoureux arrangé par le système: l'épisode «Hang The DJ», dont le titre vient d'une chanson des Smiths («Panic»). — © Jonathan Prime / Netflix

La quatrième saison de Black Mirror, dévoilée ce vendredi par Netflix, commence par une friandise technophile, une quasi-blague privée pour amateurs de science-fiction et/ou de jeux vidéo. L’épisode USS Callister raconte la vie du cofondateur d’une société de jeux en ligne qui a créé sa propre variante, privée, du jeu, dans laquelle il enferme son tyrannique patron et ses collègues dans un environnement de cockpit de vaisseau façon Star Trek.

La réceptionniste se retrouve en extraterrestre bleue, le CEO en larbin larmoyant, un stagiaire aux commandes des manettes de propulsion de l’appareil. Ils sont conscients d’être là, menant donc une double existence, hermétique, avec leur alter ego dans la vraie vie. Ce que refuse la petite nouvelle, la jolie codeuse qui a rejoint la société…

Parfois décrié pour la cruauté de ses histoires, le créateur de Black Mirror Charlie Brooker entame la quatrième livraison avec cette aventure spatiale, cette facétie pour geeks.

Ensuite, bien sûr, reviennent les choses sérieuses, avec l’épisode réalisé par Jodie Foster, Arkangel, ou la dérive d’une mère ultra-protectrice à l’heure des implants et du contrôle des gens à distance.

Des détours, tout en conservant son ADN

Devenue, depuis 2011, un sommet de la science-fiction, tous supports confondus, Black Mirror confirme la puissance de son acuité critique avec ces six nouveaux chapitres, tandis que Charlie Brooker s’offre quelques divertissements et détours.

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Arkangel concentre l’ADN de cette anthologie, de même que l’épisode Hang The DJ, dans lequel une unique application de rencontres amoureuses détermine non seulement qui rencontre qui, mais aussi pour combien de temps – jusqu’à pouvoir affiner les données et déboucher sur le «partenaire ultime».

En (très) résumé, le menu de la saison 4

Cette saison 4 offre également un suspense autour d’une série de meurtres alors qu’existe une technologie de réminiscence des souvenirs récents en images; un brillant exercice de style de thriller survivaliste, en noir-blanc, dans un monde post-apocalyptique où les robots de type canin massacrent les humains; et une histoire sophistiquée de partage des sensations entre deux personnes.

Comme toujours, les épisodes constituent des trames uniques, ils peuvent se voir dans n’importe quel ordre, mais on signalera aux amateurs pointilleux qu’il vaut mieux garder Black Museum pour la fin – il contient quelques brèves allusions aux précédents volets.

Des femmes de toutes les facettes

Cette fois, l’auteur et ses producteurs lorgnent les Etats-Unis, avec deux épisodes qui s’y déroulent. Surtout, en cette fin d’année marquée par le chambardement des relations hommes-femmes occasionné par l’affaire Weinstein, Black Mirror offre une galerie de personnages féminins d’une étonnante variété.

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De la jeune rebelle du vaisseau spatial à une amoureuse déterminée, en passant par celle qui tente de résister aux robots, une criminelle, une fille revancharde ou le trouble binôme mère-fille, chacun des chapitres a sa figure féminine, de toutes catégories morales. Encore une preuve de la pertinence de Black Mirror dans son époque.

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