Cette mini-série en quatre chapitres s’inspire des mémoires de l’écrivaine Deborah Feldman, qui a naguère quitté sa communauté juive hassidique de New York pour Berlin. Sur ce déplacement, la série est précise, mais elle semble simplifier la matière autobiographique de base – ainsi, il semble que l’auteure avait déjà pris ses distances avec son mari avant de traverser l’Atlantique.

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Le carcan

Nuances qui importent, mais ne bouleversent probablement pas l’ensemble. A Williamsburg, dans Brooklyn, Esther (Esty) a grandi avec sa tante et sa grand-mère. Sa mère a rompu avec ce milieu et est partie à Berlin, où elle vit avec une femme. Elle n’avait pas pu prendre sa fille avec elle. Esty étouffe, donc, et le début de son mariage est un désastre autant sur le plan psychologique que sexuel. Les scénaristes Anna Winger et Alexa Karolinski soulignent la pression constante pour la production d’un bébé – on se saurait le dire autrement –, les échos entre mère et tante, chaque matin, de la nuit de la veille en termes de rendement ovulaire…

Esty part pour Berlin, et par hasard, se retrouve dans une communauté de musiciens de la Philharmonie. Elle qui s’est faite interdire de piano. Son mari et un cousin partent à sa recherche.

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Une actrice épatante

Unorthodox ne s’embarrasse guère de nuances dans la description de cette communauté juive new-yorkaise, dépeinte comme un irrespirable carcan. Elle fait la part belle à une ville de Berlin verdoyante, métissée et toujours accueillante.

Toutefois, les auteures ont l’intelligence de rendre le déroulement plus complexe, notamment par le poids de l’histoire, surtout en Allemagne. Et l’actrice Shira Haas, femme-enfant toujours grave, se glisse jusqu’au bout des ongles dans ce personnage de rebelle déterminée, parfois émerveillée.


Unorthodox. Mini-série en quatre chapitres de 52’. Disponible sur Netflix.


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