Locarno Festival
AbonnéLe cinéaste portugais Pedro Costa est de retour en Compétition avec un film qui se profile comme un sérieux prétendant au Léopard d’or. D’une puissance formelle rare, «Vitalina Varela» raconte l’arrivée dans une favela lisboète d’une Cap-Verdienne ayant perdu son mari

Un quartier délabré, une ruelle sombre, une procession. Des hommes qui sont comme des ombres, des fantômes enveloppés par la nuit, avancent lentement. On distingue un blessé, dont on apprendra plus tard la mort. L’ambiance est lourde, pesante, renvoyant aux sources de la tragédie mais aussi aux films noirs de l’âge d’or hollywoodien. On est au Portugal, mais on pourrait tout aussi bien se trouver dans une ruelle du New York interlope ou dans une banlieue de Los Angeles. Coupe brutale, ellipse. On se retrouve sur le tarmac d’un aéroport lui aussi éclairé pour laisser le second plan dans un grand flou, comme si la nuit engouffrait tout. Une femme descend lentement d’un avion. On apprendra qu’il s’agit de Vitalina, épouse du défunt. Arrivée trop tard, elle a raté les funérailles.