Rien que cette voix, douce, légèrement rugueuse, cet accent munichois dont son anglais est miné, vous plonge dans ses documentaires, dans Grizzly Man ou La Soufrière. Werner Herzog, 76 ans, est au festival Visions du Réel de Nyon pour y présenter un film sur Gorbatchev, une rétrospective, y donner une masterclass et y recevoir un prix honorifique. Son regard sur le monde, cruel, ironique, son appétit intact font de lui une sorte de mémoire vive du cinéma européen et un traducteur de l’époque.