Wolverine, le dernier combat d’un cow-boy fatigué
Cinéma
Le combattant aux griffes d’acier revient dans un troisième spin-off de la saga X-Men sombre, long et hyper-violent

En 2029, Freddy Kruger hante toujours l’imaginaire collectif, mais les tigres sont une espèce disparue. James Howlett, alias Logan, ou Wolverine de son petit nom, est quant à lui toujours debout. Ou à peu près. Plus de cent quarante ans après sa naissance, il n’est plus un redoutable mutant aux griffes d’acier – même s’il vaut mieux ne pas lui chercher des noises – mais un chauffeur alcoolo gagnant sa vie en conduisant des limousines. Et souhaitant surtout oublier son passé, et son immortalité qui lui pèse, tout en veillant sur le vieillissant Charles Xavier, saint patron des X-Men.
En 2029, les lions sont éteints, et les mutants quasiment. Cela fait un quart de siècle qu’aucun enfant avec des pouvoirs surnaturels n’a vu le jour. Mais voilà que surgit de nulle part la jeune Laura, une gamine qui, à l’instar de Wolverine, possède des griffes d’acier rétractables. Est-elle un cas unique ou le premier signe d’une nouvelle génération de mutants? Toujours est-il qu’elle est traquée et que le professeur Xavier va rassembler ses dernières forces pour l’aider dans sa fuite. En compagnie de Wolverine, qui n’a pas trop le choix.
Sombre et désenchanté
Logan est le dixième film de la franchise X-Men, démarrée en 2000 avec le film éponyme de Bryan Singer. Et c’est le troisième spin-off avec comme personnage principal Wolverine, dont on sait comment il s’est retrouvé avec un squelette incassable («X-Men Origins: Wolverine», 2009) et comment il a terrassé de vilains yakuzas («Wolverine: Le Combat de l’immortel», 2013). Ce nouvel épisode en forme de road-movie et faisant de son héros un cow-boy fatigué est plus sombre et désenchanté. Déjà derrière la caméra du précédent chapitre, James Mangold («Cop Land», «Walk the Line») est à l’aise dans les scènes intimes et arrive à apporter au film l’épaisseur psychologique qui manquait cruellement au Wolverine de 2009. Les producteurs l’ont annoncé: il est temps pour Xavier et le combattant griffu de quitter la saga X-Men. D’où cette mélancolie qui se dégage d’un récit où il est dans le fond question de filiation et de passation de pouvoirs.
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Reste que Logan a deux défauts majeurs, au-delà du fait de rendre l’univers des X-Men plus confus qu’il ne l’était déjà: il est long, beaucoup trop long, et abuse de séquences d’action hyper-violentes qui finissent par toutes se ressembler. Wolverine et Laura manient magnifiquement leurs griffes, tranchent des gorges et transpercent des abdomens en un claquement de doigts. D’accord, mais au cinquantième cadavre qu’ils laissent derrière eux, on commence à connaître la chanson.
* Logan, de James Mangold (Etats-Unis, 2017), avec Hugh Jackman, Patrick Stewart, Dafne Keen, 2h17