Songwriter Night, ce soir au Montreux Jazz Festival. Dès 21h.
Emiliana Torrini, l'ersatz chantant venu du froid
L'Italo-Islandaise se produit dans le cadre de l'étonnante soirée «Songwriters»
Qui dit songwriter dit talent d'écriture hors du commun. Des qualités devenues rares dans le panorama de la pop actuelle. Utilisée comme label pour la soirée organisée ce soir au Miles Davis Hall, cette étiquette prestigieuse révèle en fait une affiche décevante et décousue. Prenez un guitariste irlandais has been (Luka Bloom), un Nigérian autoproclamé inventeur du blu-funk (un fatras musical funko-rock) et ajoutez un pâle clone de Björk, Emiliana Torrini, vous obtenez le line up de la soirée montreusienne.
Si les deux premiers artistes sont des habitués des festivals suisses, qu'ils squattent année après année, Emiliana Torrini est une nouvelle venue dans la scène musicale. Fille d'un restaurateur italien émigré en Islande, cette chanteuse au physique botticellien a sorti l'an passé un album plébiscité par la presse spécialisée. Un accueil facilité par la hype islandaise. Après les Sugarcubes, Björk, Gus Gus, la belle Moà et son hip pop élégant, Emiliana Torrini surfe sur l'iceberg. Intitulé pompeusement Love in the time of science, son album propose une aimable version affadie de l'univers de Björk. Une interprétation gentillette supervisée par la production de Roland Orzabal, ancien mentor des très lisses Tears for Fears. Si la voix de l'Italo-Islandaise charme par son timbre à la fois acide et aérien, les compositions plates font certes illusion à la première écoute, mais lassent irrémédiablement.