Son titre japonisant ne trompera pas longtemps le lecteur averti: Monotobio n’est rien d’autre que l’autobiographie de l’auteur. A vrai dire, il y avait déjà eu une tentative d’aveu généralisé avec Le Désordre azerty (Minuit, 2014), mais c’était justement dans le désordre qu’Eric Chevillard livrait des fragments de sa vie, en suivant la succession des lettres sur le clavier français. Or, l’âge venant, la conscience lui vient enfin que le destin est écrit et que toute tentative d’y échapper est vouée à l’échec «car l’enchaînement des circonstances qui finit par former la trame de notre existence obéit à une logique extrêmement simpliste. Pour un homme sagace, l’avenir est déjà une promenade dans le passé.»