Pendant cette année des 20 ans, Le Temps met l’accent sur sept causes emblématiques. La sixième porte sur «la technologie au service de l’homme». Nous mettrons en avant des entreprises dont le moteur est d’utiliser la technologie pour améliorer notre quotidien. Le Temps se demande aussi comment l’art, via la réalité virtuelle, permet de réfléchir sur notre condition.

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D’abord, il faut frapper à une grande porte en bois. Les battants s’ouvrent et quelques secondes plus tard, l’on se retrouve assis face à Sir David Attenborough. Plus vrai que nature, l’homme sourit. Et nous invite à ouvrir un tiroir de son bureau. Un os de baleine bleue, un trilobite, une libellule ou encore des os de stégosaures et de ptérosaures: ces objets sont littéralement à portée de main. Et David Attenborough peut commencer à en livrer les secrets.

Cette expérience unique, les visiteurs du Geneva International Film Festival (GIFF) pourront la vivre dès le 2 novembre. Hold The World fait partie des six œuvres de réalité virtuelle du concours Sensible, dont Le Temps est partenaire. Ces œuvres visent à replacer l’humain au centre de la réalité numérique. Et dans cette optique, Hold The World permet de se rapprocher comme jamais de pièces du Musée d’histoire naturelle de Londres.

A quelques centimètres

Une fois son casque de réalité virtuelle – qu’il soit d’Oculus ou de HTC – enfilé, il y a d’abord le plaisir de voir et d’entendre le célèbre scientifique et producteur anglais parler en détail des merveilles du musée londonien. Mais il y a aussi, grâce à l’utilisation de petites manettes, la découverte en trois dimensions de ces os de baleine et de stégosaures. Il est possible de les tenir en main, de les déplacer et de s’en rapprocher de quelques centimètres pendant que David Attenborough en raconte l’histoire.

Pour le faire, le scientifique s’est rendu à Seattle, chez Microsoft, pour être filmé par cent caméras, afin de créer un hologramme fidèle à la réalité. Pour David Attenborough, la réalité virtuelle est un moyen supplémentaire de transmettre son savoir. «Partager ma passion pour la nature est quelque chose que j’ai fait durant de nombreuses années via différentes technologies, des jours de la télévision en noir et blanc à la TV en couleur, en HD, en trois dimensions, en 4K et désormais en réalité virtuelle», avait-il dit lors de la présentation de cette œuvre.

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Pour Emmanuel Cuénod, directeur artistique du GIFF, Hold The World, réalisé par Sky, permet d’ouvrir son festival à d’autres publics. «Il y a d’abord le côté malicieux de David Attenborough, qui nous parle sans gravité ni pédanterie. Et il y a aussi notre volonté d’étendre le GIFF à d’autres formes d’œuvres, plus innovantes, mais aussi plus accessibles à tous. C’est une volonté de lutter contre l’entre-soi culturel et de montrer notre ouverture. Et qui mieux que David Attenborough pour cela?»

Un Musée VR

Hold The World fera partie, lors du GIFF, de dix œuvres présentées dans le cadre d’un «musée VR». Il sera ainsi possible de plonger dans des peintures célèbres, comme Le cri d’Edvard Munch, Un bar aux Folies Bergère d’Edouard Manet ou encore Intimités de Félix Vallotton. La réalité virtuelle démocratise l’accès à ces œuvres et permet aussi d’en découvrir de nouvelles. Ainsi, The Bridge, de l’Ukrainien Nikita Shalenny, propose d’accompagner un groupe d’hommes et de femmes courant et nageant sans cesse dans un décor noir et blanc fait de déserts, de forêts vierges et de paysages enneigés. De quoi nourrir l’imagination du spectateur qui ne peut, à la fin, s’empêcher de penser au parcours de migrants venant d’Afrique.

Festival GIFF à Genève

Dans le cadre du GIFF, du 2 au 10 novembre 2018. Billetterie et réservations: www.giff.ch