Le Festival de Cannes, de Frédéric Mitterrand
Frédéric Mitterrand. Le Festival de Cannes. Laffont, 258 p.
En 2005, avec La Mauvaise Vie, le neveu de Tonton révélait que tout n'avait pas toujours été rose du côté de chez Fred: son goût pour les jeunes éphèbes l'avait emporté dans des voyages dont il n'était pas revenu très fier. Fort de ce coming out, Frédéric Mitterrand publie Le Festival de Cannes, journal de bord tenu sur la Croisette en 2006. Il y est surtout question de rencontres. Passées et présentes. Réelles ou rêvées. Brad Pitt lui rend visite dans sa chambre d'hôtel, fantasme de substitution pour tous ces beaux garçons croisés la journée mais qui ne sont pas là à l'heure où Frédéric enfile son pyjama de pilou. Le souvenir d'un dîner avec Rita Hayworth aussi, où la star, rattrapée par Alzheimer, s'était brièvement échappée des limbes, soudain soucieuse de savoir qui s'occupait encore des mouettes pour lesquelles elle émiettait autrefois ses croissants. Ou encore cette rencontre avec Mazarine, cette jeune cousine de disputes, «dernière invention de Tonton pour exaspérer ses ennemis: sa réincarnation en jeune femme séduisante à l'esprit acéré». Une qualité dont Frédéric Mitterrand ne manque évidemment pas dans ce recueil d'indiscrétions porté par un seul fil conducteur: notre héros a-t-il dormi seul jusqu'à la fin du Festival de Cannes 2006?