François Weyergans, un écrivain à la tête du Samedi Culturel
François Weyergans
Prix Renaudot et Prix Goncourt, l’auteur de «Royal Romance» raconte sa vie d’écrivain, ses vices et ses bonheurs. Il a choisi aussi les sujets du Samedi Culturel
Pourquoi avoir demandé à François Weyergans d’être notre rédacteur en chef invité? A l’occasion du Salon du livre, il est sans doute l’écrivain le mieux placé pour parler du métier d’écrire. Pas seulement parce qu’il a obtenu le Prix Renaudot (1992, La Démence du boxeur ) et le Prix Goncourt (2005, Trois Jours chez ma mère ). Ou parce qu’il siège depuis l’an passé à l’Académie française. Surtout, ses romans ne parlent que de ça: vivre, c’est écrire; écrire, c’est vivre. Ils mettent en scène des écrivains sommés de rendre leurs manuscrits et qui ne s’y résolvent pas. François Weyergans a souvent fait l’effroi de ses éditeurs: il souffre des délais imposés et les repousse. Il lui est arrivé de modifier à l’imprimerie des épreuves.
Le soussigné connaît les tourments de l’éditeur. Au moment où nous écrivons ces lignes, François Weyergans récrit son interview dans sa chambre, au Beau-Rivage à Genève. Il nous a accordé dans la nuit de mercredi, dans ce même hôtel, un entretien, sur le divan, passionnant. Seule condition mise à la confidence: qu’il puisse récrire. L’auteur de Royal Romance – son nouveau roman (lire LT du 21.04.2012) – a horreur d’ennuyer son lecteur, sur la page comme au salon. Sa phrase digresse comme le papillon, mais ne s’égare pas. Elle vole on ne sait où et c’est une torche. On la croit capricieuse, elle soigne sa chute. François Weyergans est un dandy.