Roman
AbonnéMattis est l’Idiot des contes. A travers son regard, le Norvégien Tarjei Vesaas montre dans «Les Oiseaux» la beauté et la douleur dans un chef-d’œuvre de 1957, à découvrir absolument dans une nouvelle traduction lumineuse

Ça commence comme un conte: le frère et la sœur, isolés dans une maisonnette au-dessus d’un lac. Tellement indissociables que les habitants du hameau voisin ont nommé Mattis-et-Hege deux trembles à la cime sèche, à l’orée de la forêt. On est dans une Norvège encore archaïque, rurale, à une époque indéterminée. Depuis que les parents sont morts, confiant le garçon à sa sœur, le temps a passé, Hege arrive à la quarantaine, Mattis a 37 ans. Ce bel homme se montre totalement inapte à la vie pratique. «Tu ne dois pas m’abandonner», répète-t-il quand il voit Hege irritée, fatiguée de ses maladresses. Elle assure leur subsistance en tricotant des pulls «avec des roses à huit pétales».