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«Genève fait son cinéma» s'ouvre ce soir avec un programme retouché

La traditionnelle rétrospective des films genevois de l'année se terminera à Carouge.

Apparemment, avec cinq longs métrages de fiction en voie de finition (Alain Tanner, Pierre Maillard, Romed Wyder, François-Christophe Marzal et Elena Hazanov), le cinéma genevois ne pourrait se porter mieux. Mais en attendant, il faudra, cette année encore, se contenter de courts et de moyens métrages à «Genève fait son cinéma». Des œuvres dans l'immense majorité tournées en vidéo, Beta ou digitale, et qui tiennent plus souvent du brouillon que du film pleinement satisfaisant. Telle une star capricieuse, soucieuse de présenter son meilleur profil, l'association Fonction: Cinéma a même modifié au dernier moment le programme de sa soirée d'ouverture. En plus d'une partie des cinéastes précités, conviés à présenter un extrait en avant-première, il y a donc de fortes chances qu'on y voie le meilleur de la manifestation.

Dans la séance de 19 h, trois films au moins valent le détour: Libre Echange de Vincent Pluss, Green Oaks de Ruxandra Zenide et Amour gitan de Pascal Montjovent. Percutante satire du consumérisme et de la mondialisation emballée en 7 minutes, le premier confirme le talent révélé par On dirait le Sud tout en étant un peu gâché par une tendance à la précipitation. Réalisé par une Genevoise d'origine roumaine déjà remarquée l'an dernier pour Dust, Green Oaks est un moyen métrage tourné en Roumanie en 35 mm: dans un orphelinat, un garçon voit avec inquiétude un couple suisse venu adopter sa petite sœur. Classique dans sa forme, le film évite le sentimentalisme facile. Quant à Amour gitan, moyen métrage repris au pied levé par son chef opérateur, il tente une exploration fantasmatique des rapports entre violence et passion. Un projet ambitieux qui ne va pas sans clichés ni incohérences, mais qui fait plaisir à voir par son rejet de toute mesure helvétique, dans sa mise en scène comme dans son thème.

La séance de 20 h 30, elle, fera place au documentaire. En plus de Sideman de Frédéric Baillif, portrait de l'harmoniciste de jazz établi à New York Grégoire Maret (lire Le Temps du 24 octobre), on pourra y découvrir Liberté chérie de Fabrice Losego, moyen métrage malheureusement un peu informe qui dénonce le sort de Palestiniens originaires de Gaza et coincés à Ramallah.

«Genève fait son cinéma». Du 2 au 7 décembre 2003, Maison du Grütli, 16, rue du Général-Dufour, Genève. Du 10 au 12 décembre au Bio 72, Carouge. Tél. 022/ 328 85 54.