Spectacle
AbonnéUn quatuor d’acteurs affûtés comme pour le ring joue «Qui a peur de Virginia Woolf?» au Poche, dans une mise en scène d’Anne Bisang. Chronique d’une soirée qui annonce des lendemains électriques

Une délivrance. Lundi soir, le Poche à Genève était une tanière et le spectateur un loup. Masqué comme il se doit, on se dévisage, comme si on n’en revenait pas de se retrouver là, six mois après l’annonce de la fermeture des salles. Sur le pavé, à l’entrée du théâtre, Mathieu Bertholet, directeur de la maison, veille en chef de meute sur les élus qui s’engouffrent dans le repaire: 43 personnes, confiera-t-il plus tard. Toutes là pour renouer avec le jeu du soir, ce plaisir de goûter à une langue étrange et familière, de sentir vibrer l’inconnu qui est votre voisin.