A Genève, le festival des Athénéennes prêt pour les 400 coups
Scène
AbonnéLe festival genevois de musique classique, jazz et création s’apprête à lancer sa 12e édition, du 1er au 10 juin, avec pour fil conducteur le cinéma. Tour d’Horizon

Dans le paysage des festivals romands, celui des Athénéennes fait figure d’enfant terrible inclassable, qu’on adore. Bousculant les frontières musicales, le classique côtoie ici le jazz, le rock et la techno lors de soirées musicales qui durent généralement jusqu’au bout de la nuit.
Cette année, les trois pianistes fondateurs de l’événement, Audrey Vigoureux, Marc Perrenoud et Valentin Peiry ont concocté un foisonnant programme en écho au 7e art. Au total, une vingtaine de concerts durant dix jours, dans le quartier de l’Alhambra à Genève.
Revisiter les classiques
C’est le brillant violoncelliste Victor Julien-Laferrière qui ouvrira le bal le jeudi 1er juin avec son orchestre Consuelo, dans un programme faisant entendre des célèbres pages de l’histoire de la musique classique jalonnant celle du cinéma. Du Prélude et liebestod de Tristan et Isolde de Wagner utilisé par Lars von Trier dans son film Melancholia à la pièce Fratres du compositeur Estonien Arvo Pärt dont les mesures ont irréversiblement marqué le film There Will Be Blood de Paul Thomas Anderson: une manière ludique de redécouvrir les classiques.
En deuxième partie de soirée, le ténor Emiliano Gonzalez Toro et son équipe composée notamment du pianiste de jazz Thomas Enhco proposeront leur projet Violeta y el jazz, hommage à la grande chanteuse chilienne Violeta Parra, qui séjourna à Genève dans les années 1960.
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L’Amazing Keystone Big Band s’emparera le vendredi 2 juin de la mythique comédie musicale West Side Story composée par Leonard Bernstein. On retrouvera le samedi 3 juin l’excellent luthiste Thomas Dunford et son ensemble Jupiter pour un programme évoquant le film Tous les matins du monde d’Alain Corneau qui révéla au grand public l’histoire du musicien Marin Marais. Ce même soir, on vibrera au son de la contrebasse d’Eddie Gomez, figure mythique du trio de Bill Evans, pour un hommage joliment intitulé «Kind of Bill».
Leçons de piano
Le piano sera à l’honneur dans cette programmation, avec notamment le trio opus 100 de Franz Schubert, dont l’andante suggéra à Stanley Kubrick quelques fameux plans dans son film Barry Lindon. Pour ce programme donné le mardi 6 juin, la pianiste Audrey Vigoureux s’est entourée de deux musiciens français: Pierre Fouchenneret au violon et François Salque au violoncelle. Le pianiste de jazz Yaron Herman complétera idéalement cette soirée, dans un programme en solo pour faire découvrir son nouveau disque Alma.
Le mercredi 7 juin, c’est l’infatigable arpenteur de répertoire et pianiste explorateur Stéphane Ginsburgh qui proposera un récital faisant la part belle à la musique expérimentale.
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Côté musique contemporaine, le Lemanic Modern Ensemble, sous la direction de Pierre Bleuse, fera découvrir le jeudi 8 juin quelques savoureux arrangements de Ravel et L’Oiseau de feu de Stravinski. Pour clôturer cette édition, le légendaire comédien John Malkovich présentera son projet Report on the Blind avec la pianiste Anastasya Terenkova et l’Orchestre de Chambre de Genève (le samedi 10 juin à 20h). Et parce que les Athénéennes, c’est aussi des concerts jusqu’à l’aube, de rock et de techno, on pourra frissonner dans l’univers de David Lynch grâce au groupe de rock Love Motel et se déhancher sur le set de Léa Pohlhammer, icône des nuits genevoises.
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Les Athénéennes, du 1er au 10 juin. Genève.