Des troupes en treillis aux déploiements artistiques: en septembre dernier, la caserne militaire des Vernets rouvrait ses portes, transformée en espace socioculturel éphémère avant sa future démolition. Quatre jours par semaine, l’Association pour la reconversion vivante des espaces (ARVe) y organise concerts, DJ sets, expositions et autres événements fourmillants. Un lieu urbain en phase avec le Mapping Festival, rendez-vous des cultures technologiques dont il accueille le deuxième volet en cette fin de semaine.

Lire aussi: La caserne des Vernets à Genève, côté cour et côté jardin

Après un premier acte entre l’Abri et le Musée d’art et d’histoire, la Kzern offrait un contrepoint bienvenu, note Maïa Wolf, coordinatrice du festival. «On aime ce côté double: l’institutionnel et l’autre, plus punk. Notre slogan, c’est «chic and schlag»! Le Mapping se fait caméléon, tout en suivant le fil rouge de cette édition», le rituel audiovisuel: une expérience collective «qui plonge le spectateur dans un état de conscience modifiée, quasi contemplatif». Car si, durant la pandémie, la technologie a permis les contacts à distance, ici, elle rassemble. «On avait envie de se retrouver dans une même unité de temps et de lieu, autour d’artistes qui nous font vivre un moment unique.»

Dôme géant

Les scènes le sont aussi. Outre sa fameuse tour, qui se transformera en toile pour projections monumentales, la Kzern se dote pour l’occasion de structures en bois, d’installations lumineuses ainsi que d’un dôme géodésique de 12 m de diamètre. De quoi permettre une immersion vidéo à 360° – effet réalité virtuelle sans casque garanti. C’est là que l’Uruguayen Mathías Chumino, alias C03RA, l’un des artistes en résidence au festival cette année, présentera samedi soir une œuvre immersive à base de lasers et de son quadriphonique.

Au Mapping, on aime l’art expérimental et sensoriel. A l’image de Zenith 200k, installation du Français Thomas Laigle qui transformera vendredi les ondes de ses néons en infra-basses, pour une chorégraphie vibratoire hypnotique. Un programme qui fait volontiers se rencontrer les disciplines, donc, mais aussi les artistes. Après la fresque lourde de sens présentée jeudi par l’Ukrainienne Zhi Zhi et la musicienne genevoise jo~oj, le studio belge Tyrell et la danseuse suisse Odonata emmèneront samedi soir le public dans une ronde dystopique.

Et si alors vos pieds vous démangent, n’hésitez pas: dès 23h30, la Kzern se mue en temple du clubbing. La transe sera résolument collective, jusqu’au bout de la nuit.


Mapping Festival, Kzern, rue Hans-Wilsdorf 1, Genève, jusqu’au samedi 29 mai. Retrouvez tous les articles de la rubrique «Un jour, une idée».