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En guise d’introduction au défilé Paris in Rome, Karl Lagerfeld a présenté son dernier court métrage intitulé Once and Forever. Le synopsis ? Deux actrices tournent des bouts d’essais pour décrocher le rôle de Chanel, à deux âges différent, dans un film à venir

En guise d’introduction au défilé Paris in Rome, Karl Lagerfeld a présenté son dernier court-métrage intitulé «Once and Forever» devant les 800 invités de la maison Chanel. Le synopsis? Assez sobre. Deux actrices – jouées par Geraldine Chaplin et Kristen Stewart – tournent des bouts d’essais pour décrocher le rôle de Chanel, à deux âges différents, dans un film à venir.
C’est la quatrième fois que Geraldine Chaplin incarne Coco Chanel sous la caméra de Karl Lagerfeld. Et l’on se surprend à ne plus savoir qui est qui, tant ses gestes, sa manière de parler, de se mouvoir sont proches de l’original. Rencontre.
On dit qu’un acteur entre dans la peau d’un personnage. Mais à force de jouer Coco Chanel, ne vous est-elle pas un peu entrée dans la peau? Chaque fois que je joue, oui. C’est difficile d’incarner quelqu’un qui est dans la mémoire de tout le monde. Je me suis soûlée de documentaires sur elle, jusqu’à ce que le langage du corps de Chanel, très particulier, me pénètre. Et aussi sa façon de parler, que je devais rendre en anglais. A la fin, je l’habite, ou elle m’habite. Je ne sais pas. Mais quand j’ai fini de tourner, il ne me reste rien d’elle. A part de jolis vêtements (rires).
Comment joue-t-on le rôle d’une actrice qui elle-même joue le rôle d’un personnage connu? Karl nous avait donné un nom, je ne m’en souviens plus, mais ce n’était pas Geraldine qui jouait. C’était une actrice qui fait des essais pour voir si elle peut jouer Coco vieille. Quand je faisais l’actrice je ne devais pas avoir les gestes de Coco. C’était un défi.
Comment Karl Lagerfeld vous dirige-t-il? Premièrement, il n’y a pas de scénario. Et pour le premier film que j’ai fait avec lui, The Return, non seulement il n’y avait pas de scénario, mais je ne le connaissais pas! Je l’ai rencontré le premier jour du tournage. Quand mon agent m’a parlé de cette offre, j’étais à Miami. Je ne savais rien d’elle à part le fait que mon père et elle avaient eu le même avocat. J’avais demandé le scénario, je ne l’ai jamais reçu. En revanche, il y avait 200 roses qui m’attendaient à l’hôtel. Je me suis préparée avec des documents, des films.
Et pour «Once and Forever», aviez-vous un scénario? Non, je ne savais pas de quoi il s’agissait. Karl m’avait dit, lors du dernier défilé haute couture, qu’il préparait un autre film avec Kristen Stewart, que ça se tournerait à Rome et qu’elle jouerait le rôle de mon assistante à qui je devais faire découvrir Rome. Or, entre-temps, il a complètement changé d’avis… Il est extraordinaire!
Quels sentiments avez-vous ressentis lorsque vous êtes entrée dans le studio N° 5 et que vous avez découvert ce décor de rues de Paris? C’était juste incroyable: on était à Rome, à Cinecittà, et soudain on entre dans le studio N° 5 et on est à Paris. Mais un Paris en noir et blanc, paisible, avec les gens qui se promènent, qui sortent du métro. C’était bizarre après les attentats. Je ne sais pas si c’était calculé. Je ne le pense pas, parce que les décors se décident des mois auparavant, mais c’était d’autant plus poignant.
De toute cette collection, quels modèles aimeriez-vous porter tout de suite? Il y en a beaucoup. Presque tous en réalité. Il y avait une robe noire, extraordinaire. J’ai du mal à les décrire. Mais j’aime bien les tenues des garçons aussi, les pantalons et la tunique, ceux-là, je les porterais.