Cinéma
AbonnéItalien de Zurich, arpenteur de manifestations cinématographiques aux curiosités multiples, le nouveau directeur artistique du Locarno Film Festival se passionne pour le cinéma de genre, promet une édition sachant conjurer la crise sanitaire par la qualité des films et se réjouit de la rétrospective consacrée à Alberto Lattuada

Au cours du deuxième millénaire, le Locarno Film Festival a connu cinq directeurs artistiques. Irene Bignardi, la diva romaine aux yeux de turquoise, Frédéric Maire, le jovial Neuchâtelois parti diriger la Cinémathèque suisse, Olivier Père, le Stéphanois en costume de lin clair devenu directeur d’Arte Cinéma France, Carlo Chatrian, le Turinois barbu parti diriger la Berlinale, et Lili Hinstin, la longue dame brune venue de Paris et envolée après deux éditions seulement, laissant la place à Giona A. Nazzaro, qui a l’élégance, l’humour, la rondeur et l’érudition d’un intellectuel italien, façon Umberto Eco. Il porte une Swatch locarnaise au poignet. La monture noire et les branches jaunes de ses lunettes renvoient aux couleurs du léopard emblématique du festival. C’est un hasard, jure-t-il: sa femme a choisi ce modèle dans la boutique sombre d’un opticien romain sans remarquer la vivacité du jaune.