Grabuge au Musée d'ethnographie
Crise. Le directeur de l'institution genevoise risque son poste.
Le Musée d'ethnographie de Genève vit une nouvelle fois des jours difficiles. Mais, cette fois, le conflit est interne. «Pour calmer le jeu, j'ai demandé à Ninian Hubert Van Blyenburg de ne pas venir au musée en attendant qu'une solution soit trouvée», explique Patrice Mugny. Le directeur du musée, en poste depuis mai 2003, est donc resté chez lui depuis une semaine. Le magistrat en charge du Département des affaires culturelles (DAC) a pris cette décision provisoire face aux plaintes d'une grande majorité des employés, toute hiérarchie confondue. Il évoque une «situation extrêmement difficile».
Décision mercredi
«Je n'ai personnellement aucun problème avec Ninian Hubert, et il n'y a pas non plus de conflit entre le DAC et le musée», précise Patrice Mugny. Il rencontrait lundi après-midi les employés de l'institution et proposera mercredi au Conseil administratif plusieurs options pour résoudre la crise. Pas question de préciser lesquelles pour l'instant, mais il paraît évident que l'avenir de Ninian Hubert à la tête du musée est compromis.
Avant d'être nommé directeur du Musée d'ethnographie par Alain Vaissade, le prédécesseur de Patrice Mugny, Ninian Hubert était le conservateur du Musée d'histoire des sciences. Il a organisé les premières Nuits de la science genevoises. Apparemment sous le choc des tensions de ces derniers mois, chacun reste sur sa réserve au musée. On ne peut donc que faire des suppositions sur ce qui a pu ainsi envenimer les relations internes. Peut-être Ninian Hubert, biologiste et spécialiste de la didactique des sciences, a-t-il eu des difficultés à faire reconnaître ses compétences auprès de ses collègues ethnologues. Il a aussi dû gérer une équipe plus grande qu'au Musée d'histoire des sciences.