Gustave Roud attachait une grande importance aux notes qu’il a prises tout au long de sa vie et qui constituent son Journal. Qu’il les ait inscrites dans les carnets qu’il emportait avec lui lors de ses marches dans le Jorat ou rétrospectivement à sa table de travail, il avait pour habitude de les réunir, le plus souvent chronologiquement, afin de pouvoir plus facilement y accéder et les relire. Ces «Notes retrouvées» proviennent de deux feuillets inédits, en partie dactylographiés, en partie manuscrits, conservés dans le fonds Gustave Roud au Centre des littératures en Suisse romande de l’Université de Lausanne. Il y est question des fleurs, passion constante du poète qui apprécie leur beauté délicate, leur fragilité et leur langage, qui manifeste combien elles sont «proches de nous». En portant son attention sur les fines fluctuations de l’espace qui l’entoure, Roud découvre dans la nature des rapports avec son art. Ces pages révèlent la qualité de son observation. Réflexions, émotions et désirs se mêlent aux descriptions. Face au paysage et aux réalités rurales, Roud médite sur l’absence et la présence des choses, sur son lien à la nature, sur ses relations avec Olivier, son ami paysan. Les notes roudiennes font ainsi alterner l’expression de la plénitude d’un accord avec le monde et le constat d’un décalage douloureux envers le réel.