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AbonnéLe 19e Festival du film de Marrakech a fait la part belle aux films indigènes, dont plusieurs ont été montrés à Locarno, Cannes et Venise. Une nouvelle génération décomplexée est en train de porter haut et fort la voix du peuple marocain. Reportage

Il fallait voir ces spectatrices saluer Reines, un road-movie féministe réalisé par Yasmine Benkiran, avec des youyous donnant au vénérable Palais des congrès de Marrakech des airs de fête populaire. Ou Hicham Ayouch et son acteur Abderrahim Tamimi danser la samba sur le tapis rouge pour célébrer Abdelinho, leur feel-good movie. Ou encore le documentariste Adnane Baraka répondre avec enthousiasme aux étudiants en cinéma le questionnant sur son rapport à la mise en scène et au réel à l’issue de la projection de Fragments From Heaven au Musée Yves Saint Laurent. Sans oublier la vive émotion de Maryam Touzani au moment de dévoiler Le Bleu du caftan à «son public naturel», ni la ferveur d’une foule bigarrée massée sur la mythique place Jemaa el-Fna pour une projection gratuite de 30 millions, qui lors de son exploitation en salle a battu le record d’entrées pour un film indigène.