«Genève possède les plus beaux quais de Suisse, mais ce sont les plus mal entretenus aussi, un énorme bazar au fond.» Face aux miroirs cendrés d’un bistrot des Eaux-Vives, à deux enjambées du lac, les yeux bleu diamant de Leïla el-Wakil dardent: cette professeure d’histoire de l’architecture à l’Université de Genève, toujours sur la brèche malgré une retraite récente, est intarissable sur le destin de cette Rade, miroir d’un art de vivre, des incuries des autorités parfois.