Live
Pour ce deuxième volet du festival genevois, un quiz façon Tinder vous attribue un spectacle idéal parmi 48 performances musicales et artistiques organisées cette fin de semaine. Tout, jusqu’au lieu, reste mystérieux jusqu’au dernier moment

Qui a dit que Tinder avait l’apanage du «swipe»? Tout aussi habile des algorithmes, c’est au tour de l’Electron de draguer le noctambule, auquel il promet un «match» parfait. Non pas avec un ou une partenaire, mais avec son spectacle idéal.
C’est le concept de Blind Date, organisé par le festival genevois des cultures électroniques, qui scinde son édition 2021 en plusieurs volets. Après l’avoir exposé en photos fin avril, l’Electron prend rendez-vous avec le monde du live cette fin de semaine. Des rendez-vous secrets et personnalisés: pour participer à l’une des quelque 48 représentations proposées entre vendredi et samedi au bout du lac, il faut répondre à un quiz. Le résultat permettra de vous attribuer un spectacle mêlant musique, danse et arts visuels. Et dont vous ne saurez rien jusqu’au soir même.
Lire aussi: L’Electron prend le pouls des nuits silencieuses
Une manière de garantir un retour en salles malgré l’incertitude et les jauges réduites, avec un public assis ne dépassant pas 50 personnes. Mais pas seulement. «Après la période de marasme que nous avons vécue, il fallait quelque chose d’un peu ludique, souligne Emmanuelle Dorsaz, codirectrice du festival. Et étant donné le milieu électronique dans lequel nous évoluons, l’idée était de jouer avec les codes des nouvelles technologies qui nous ont accompagnées cette dernière année tout en évitant le streaming.»
Cœur ou croix
A la façon des applications de rencontre, le «match» se fait d’abord en ligne, sur le site du festival. Après avoir défini la date et l’heure de son choix, on réagit à une dizaine de questions à l’aide d’un cœur ou d’une croix – j’aime ou j’aime pas. «A la pêche aux découvertes?», «Ballet plutôt que balai?», un gif de John Travolta ou encore une photo de synthés, l’Electron Matching Test esquisse tout en légèreté les affinités des festivaliers. «En tout, nous avons établi une vingtaine de critères. Le genre musical, la discipline artistique mais aussi l’état d’esprit de la personne: veut-elle de l’expérimental, quelque chose de léger, de festif?» détaille Danièle McClellan, responsable de la communication de Headfun, qui organise l’Electron. On passe ensuite à la caisse, pour un, deux, voire trois billets si l’on souhaite aborder l’inconnu accompagné.
Pour que le mystère reste entier, un point de rendez-vous est communiqué par SMS le jour même avant midi. Là, des «Electron angels» guident les festivaliers jusqu’aux lieux des performances, «inhabituels, insolites» à 30 minutes maximum du centre-ville, précise Emmanuelle Dorsaz. Sur scène? Des artistes suisses principalement, quelques noms européens, des explorations électroniques pluridisciplinaires mais aucun set de DJ – les propositions, même dansantes, se devant d’être compatibles avec un public assis. «Nous avons toujours eu un public divers, venu de la pop, du rock, du jazz. C’est une occasion de renouer avec lui», note Emanuelle Dorsaz.
Et de proposer, en attendant le retour au clubbing à la fin de l’année, une expérience originale, intimiste, «presque dans le salon des artistes avec qui les festivaliers pourront échanger», ajoute le programmateur du festival Jérôme Soudan. Qui sait? Elle pourrait réserver quelques coups de foudre…
Blind Date, dans le cadre du festival Electron, ve 4 et sa 5 juin, à 18h ou 20h. Lieux tenus secrets à Genève. Faire le quiz sur quizz.electronfestival.ch