1 Avec le temps,

tout ne passe pas, tout ne lasse pas, tout ne casse pas, hélas pour les pisse-froid

2 Hier encore,

j’avais les genoux écorchés et je trouvais qu’avoir 20 ans c’était être vieux

3 Et maintenant,

j’envie les gosses, les plus petits d’abord, eux qui se détournent de tout ce qui est déplaisant, eux qui courent tout droit vers ce qu’ils aiment, eux qui peuvent aimer le présent comme personne d’autre

4 Désormais,

c’est l’adverbe des bonnes résolutions, et les bonnes résolutions c’est fatigant

5 Le temps qui reste…

«Les minutes, mortel folâtre, sont des gangues/Qu’il ne faut pas lâcher sans en extraire l’or.» Que chacun trouve son or et s’y consacre

6 Je n’aurai pas le temps,

vous non plus d’ailleurs!

7 L’Heure H…

il n’y a pas d’heure H, c’est une invention de politiciens, de généraux, de publicistes et de marchands d’illusions

8 Un instant d’éternité,

c’est la plénitude qui vous saisit soudain et qui suspend tout. Cela ne se programme pas, ne s’achète pas, ne s’explique pas

9 Aujourd’hui peut-être…

pour ce qui est des contraintes, je préfère aujourd’hui à coup sûr, j’évite d’être en retard, de laisser traîner les choses, j’agis en fait comme un vrai paresseux, pour me retrouver au plus vite sans rien, ce qui n’arrive jamais. C’est pour cela que les paresseux travaillent tant. C’est le paradoxe du paresseux

Åê Demain

ne me fait pas trop peur parce que je marche avec en tête cette phrase de Duchamp: «D’ailleurs, c’est toujours les autres qui meurent»

Åë Yesterday…

je me méfie de la nostalgie, c’est une façon commode d’être au monde, plus difficile d’inventer le quotidien, d’essayer de l’enchanter

Åí Trois nuits par semaine…

sans façon! A chaque jour sa nuit. Après une journée, il n’est pas mauvais de s’oublier, de se débarrasser de soi, le sommeil reste un excellent allié.