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Léopard tacheté de grand noir

Premier soir sur la Piazza Grande, on ne voit presque plus le jaune et

Premier soir sur la Piazza Grande, on ne voit presque plus le jaune et noir des huit mille fauteuils rangés sur les pavés. L'air est doux, le crépuscule promet pour l'ouverture de ce soixantième festival, avec la projection, en numérique, de Vexille. Toute l'équipe du film japonais est là, ainsi que les politiciens en semi-vacances, dont Jean-Frédéric Jauslin de l'Office fédéral de la culture et Nicolas Bideau, Monsieur Cinéma. Mais l'ambiance est mélancolique à Locarno. «Comment ne pas être troublé par les décès de ces dernières heures?», demande le directeur Frédéric Maire qui s'est hissé devant l'écran pour retrouver un contact chaleureux avec le public. Antonioni, venu à Locarno en 1958. Et Ingmar Bergman, sur l'écran hier: en fin de soirée, Saraband, le dernier film du cinéaste suédois, a été glissé in extremis dans le programme. Frédéric Maire évoque aussi le décès du Taïwanais Edward Yang, auquel le festival consacre une rétrospective: «Ces géants resteront à jamais, grâce au cinéma.»