MUSIQUE
AbonnéLe collectif FLEE s’est spécialisé dans les objets sonores oubliés, richement mis en valeur en disques et en livres. Sa nouvelle publication plonge dans les chants de Portimão, au Portugal

On peut présenter FLEE comme une machine à ressaisir des souvenirs sonores peu partagés et à leur redonner tout à la fois leur contexte historique et une présence contemporaine. Emmenée par Alan Marzo, Olivier Duport et Carl Ahnebrink, cette plateforme interdisciplinaire – au carrefour de la musique, de l’édition, de l’histoire, de l’ethnologie et de l’iconologie – publie des objets hybrides (des livres-disques, pourrait-on dire en résumant à l’extrême) qui ont exhumé des pans parfaitement galvanisants de toute une série de sous-cultures: l’art kényan du benga (une redéfinition est-africaine de la rumba congolaise); le tarentisme du Mezzogiorno (ces catharsis rythmées que l’on danse dans le sud de l’Italie pour exorciser les chélicères de l’araignée qui a donné son nom au phénomène); ou encore l’esthétique du nahma – on entend par là les chants de plongée effectués par les pêcheurs en apnée du golfe Persique.