Littérature. Kiki. Souvenirs retrouvés
Littérature. Kiki. Souvenirs retrouvés. José Corti, 320 p.
Littérature. Kiki. Souvenirs retrouvés. José Corti, 320 p.
Kiki, c'est cette jeune femme pour laquelle Ernest Hemingway écrivit en 1929 une préface à la traduction de ses souvenirs, Kiki'Memoirs, où elle racontait sa vie de petite bâtarde devenue reine de Montparnasse. Quoique interdit par la censure américaine avec Ulysses de Joyce, ce livre reste en deçà d'une seconde version écrite en 1938 et demeurée impubliée en raison de la guerre, puis de la mort de la mémorialiste. C'est ce témoignage inédit, illustré de dessins de Kiki et de portraits de Man Ray, que présente Serge Plantureux. Devenue une chanteuse à succès mais victime de la drogue, Kiki se souvient avec drôlerie des petits boulots de ses débuts, de son art de la débrouille pour se laver et se nourrir durant la guerre de 14-18. Elle peint de façon colorée la bohème artistique qui fréquente La Rotonde, le cabaret Le Jockey, La Coupole ou Le Bœuf sur le toit. Plutôt dure envers Modigliani et les surréalistes, Kiki se rappelle sa vie de crève-la-faim et ses rencontres avec les peintres Soutine, Kisling et Foujita pour qui elle pose. Ou celle du généreux poète Robert Desnos qu'elle montre toujours courant, avec cette remarque prémonitoire: «On croirait qu'il se dépêche de vivre!»