Autour de «Quatrevingt-Treize»

Quatrevingt-Treize est l’ultime roman de Victor Hugo (1802-1885). Paru en 1874, il rencontra un succès que son auteur n’avait plus connu depuis Les Misérables. L’ouvrage devait s’inscrire dans une trilogie politique dont il aurait constitué le dernier volet, après L’Homme qui rit (1869) et un roman jamais écrit. Quatrevingt-Treize est l’aboutissement d’une longue réflexion sur la Révolution française. Royaliste jusqu’à son élection en 1849, Hugo avait évolué vers un républicanisme assumé. Si son roman reflète des préoccupations contemporaines (son indignation devant la répression des communards), il est aussi chargé d’un fort écho familial et personnel: le père de Hugo avait été chef de bataillon dans les troupes révolutionnaires envoyées en Vendée, où il allait rencontrer sa future femme; Juliette Drouet, maîtresse de l’écrivain, était née Julienne Gauvain, sur le lieu même de l’action. Les guerres vendéennes incarnaient pour le XIXe siècle le visage noir de la Révolution.