Bruno Pellegrino, voir Venise autrement

Par une nuit d’hiver, un voyageur débarque dans la ville provisoire. Provisoire, elle l’est doublement: ce jeune homme vient exécuter une commande, la durée de son séjour sera déterminée par son travail; la ville elle-même, qui prend l’eau de toutes parts, est menacée dans son existence. Cette ville sur la lagune, jamais nommée, le jeune homme n’y est jamais venu mais il reconnaît tout ce qu’il voit, et nous avec lui, tant son image est inscrite dans l’imaginaire. «Peut-être ai-je peur de perdre Venise tout d’un coup, si je parle d’elle», s’inquiète Italo Calvino en exergue.