Pour «Le Temps», tout l’été, Frédéric Pajak revisite quelques villes de sa vie. Villes du nord, villes du sud, chacune joue sa part, secrète ou manifeste, dans le parcours de l’écrivain-dessinateur.
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J’y ai laissé des fagots de souvenirs, de quoi faire brûler un feu de joie, ou de dépit. Des copains, des copines, des amours. Il était une fois une blonde aux longs cheveux bouclés piqués d’or, le minois éclatant, les yeux d’un bleu pâle de vitrail, les lèvres comme des cerises ouvertes. Elle avait les mains trop grandes, et calleuses, les mains d’une jardinière – d’ailleurs elle jardinait. Elle était d’une beauté provocante, qui toutefois s’ignorait. Elle était la féminité même, mais avait tout du garçon manqué.