Un homme masqué traverse une lande désolée – médiévale ou postapocalyptique – accompagné d’un rapace lui servant de bras armé pour chasser les monstres. Sokól, c’est son nom, vend ses services à ceux qui peuvent se les permettre. Son histoire apparaît sous la plume d’Arthur, un auteur de contes fantastiques gallois de la fin du XIXe siècle, qui se remet difficilement à l’écriture après le décès de son épouse. Deux plans de vie, deux quêteurs d’infinis. Chacun joue des flous entre réalité et fiction pour se mêler à l’autre. Si on y ajoute les rituels d’une loge hermétique qui cherche des connexions occultes, ainsi qu’une mystérieuse pièce d’or qui corrompt celui qui la reçoit, on comprend que Raptor, la dernière bande dessinée en date de Dave McKean, jongle avec de multiples niveaux de lecture. Au point qu’on peut légitimement se poser la question de savoir qui est la création de qui.