Le voyage, intérieur et extérieur, était l’un de ses thèmes d’écriture de prédilection, tout comme les mémoires blessées, l’oubli, les traces. Ecrivain, il aimait cueillir ce qui surgit entre les mots, entre deux trains. Il rappelait aussi la force de l’écrit pour dire et résister face à la violence et à la barbarie. Homme de radio, il aimait ce mode d’écriture qu’est le montage des sons et des voix. Dans ses nombreuses interviews d’écrivains, il avait cette écoute complice, qui embrasse le moment.
Né à Annecy le 18 août 1968, après des études de lettres et de philosophie à l’Université de Fribourg, David Collin entre à la RTS en 1997. Il fait de nombreux voyages pour l’émission Carnet de route puis devient l’une des voix d’Espace 2 avec l’émission littéraire Entre les lignes, pendant près de dix ans. En 2007, paraît son roman Train fantôme (Seuil), une quête onirique des origines. Puis trois autres livres, dont le dernier, La Grande Diagonale (Hippocampe, 2019) suivait les traces de l’écrivain Victor Segalen.
Voyages littéraires
En 2011, David Collin crée la collection «Imprescriptible» aux Editions Metispresses, consacrée à l’étude sur les crimes contre l’humanité. Il se rend au Rwanda et consacre plusieurs émissions et plusieurs textes au génocide. En 2013, il lance une autre collection, à La Baconnière cette fois, «Quatre-vingts mondes», dédiée aux voyages littéraires.
A la RTS, il imprime aussi sa marque avec Le Labo, une émission de documentaires et de créations radiophoniques, à la croisée de tous ses mondes, qu’il produit à partir de 2012 et qui reçoit une reconnaissance et des prix internationaux. Membres de plusieurs revues littéraires (Belles-Lettres puis Hippocampe notamment), David Collin a démultiplié sa vie et ses filiations, par les mots. Il laisse un grand vide. Pour le grand voyage qu’il entame, une chose est sûre, il a à ses côtés tous les poètes chers à son cœur.