Emmanuel Carrère: «La justice est une drogue littéraire»
Entretien
AbonnéA partir de cette semaine, le romancier français raconte chaque samedi dans «Le Temps» le procès des attentats du 13 novembre 2015, qui s’est ouvert à Paris le 8 septembre. Une plongée dans les affres d’une société française broyée par l’islamisme radical. Entretien

L’historique Palais de justice de Paris, au cœur de l’île de la Cité, attend ce vendredi matin une nouvelle audience du procès des attentats du 13 novembre 2015. Comme tous les jours depuis l’ouverture de ces débats hors normes, le 8 septembre, Emmanuel Carrère sera présent aux côtés des parties civiles, des journalistes et du public, soit dans la salle principale aménagée dans l’immense hall, soit dans la salle de retransmission voisine, réservée à la presse. Carnet de notes en main, le romancier français y a désormais ses habitudes, ponctuant chaque semaine d’une chronique dans L’Obs, désormais publiée en exclusivité suisse par Le Temps. Comment raconter l’horreur et la douleur? Comment conserver, sur ce procès qui durera neuf mois – il doit en théorie s’achever le 24 mai 2022 – un regard d’écrivain? L’auteur de Limonov (Ed. POL) s’est confié. Juste avant de prendre le chemin du Palais…