Fabienne Radi: «J’avais honte de dire que je travaillais dans la pub»
Prix suisse de littérature 2022, Fabienne Radi témoigne de ses engouements multiples dans «Notre besoin de culotte est impossible à rassasier», paru à la rentrée. L’artiste native de Fribourg nous a reçus dans son appartement genevois
Sur la table de la cuisine, les publications s’empilent, livres d’artiste à tirage limité. Parmi eux, Vingt-quatre images est en terrain connu: l’ouvrage, paru en 2013, a entièrement été composé à partir des objets ménagers alentour. Chacune des 24 photographies transcrit une scène d’un film célèbre. Les Demoiselles de Rochefort, en produits de nettoyage et abat-jours roses et jaunes; Rencontres du troisième type: une essoreuse à salade éclairée de l’intérieur, etc. Vingt-quatre images, c’est l’humour de Fabienne Radi à son sommet, le jeu avec l’écart entre le quotidien et le mythique, la créativité au service de l’absurde, l’image au service du concept.
Elle n’était pourtant pas partie pour une carrière artistique. Au cours de ses études de géographie et de sociologie à Fribourg, elle assiste à sa «première performance»: un professeur inventif illustre la formation des Alpes à travers les plissements de couvertures militaires empilées. Elle en fait un récit épique qui figure dans Notre besoin de culotte est impossible à rassasier (Ed. art & fiction, 2022).