Entretien
AbonnéFrédéric Pajak achève en beauté son «Manifeste incertain», 2200 pages et neuf volumes, autant de portraits d’artistes et d’écrivains irréductibles. Il retrace dans son jardin d’Arles une équipée littéraire hors du commun

Ce jour-là, sous le ciel d’Arles, on fête la fin de l’extraordinaire Manifeste incertain. Son apothéose, au neuvième volume, autour de la figure de Fernando Pessoa. Depuis 2012, l’écrivain-dessinateur Frédéric Pajak invite à fraterniser avec des figures irréductibles, voyants parfois aveuglés, de l’essayiste Walter Benjamin au poète américain Ezra Pound, de Van Gogh à l’intrépide Marina Tsvetaïeva. Chacun de ces ouvrages relève de la filature et de l’aveu. Chacun de ces portraits est aussi un «ego-monde»: Pajak se ressaisit de son histoire, des blessures d’une génération.