Le goût des îles: Victor Hugo à Guernesey, Ô ces abîmes noirs sous les vertes pâtures
Îles littéraires
AbonnéÉPISODE 4. Victor Hugo a vécu quinze ans en exil à Guernesey. L’île anglo-normande lui inspire «Les Travailleurs de la mer», un roman plein d’embruns et de chagrin dont le héros, Gilliatt, est voué à la solitude. Et qui recèle une pieuvre ayant marqué à jamais l’imaginaire collectif…

Les îles sont des lieux qui aimantent l’imaginaire et donc les écrivains. Tout au long de l’été, visite de six d’entre elles, réelles ou rêvées.
Retrouvez les épisodes de notre série dans le dossier Le Goût des îles
«Ici vivent des banquiers, des rentiers milliardaires, de très riches horticulteurs. Pourtant, vous le verrez, la vie dans l’île reste simple et naturelle.» C’est en ces mots que le guide Berlitz présente Guernesey, 65 km², l’une des quatre îles anglo-normandes – avec Jersey, Sercq et Aurigny. Victor Hugo est autrement prolixe. Il est vrai qu’il connaît la matière. Lors de son dernier discours à l’Assemblée législative, le 17 juillet 1851, le poète a traité le prince président de «Napoléon le Petit». Ce camouflet le condamne à l’exil, Bruxelles d’abord, puis Jersey. En 1855, il s’installe à Guernesey. Il y passera quinze ans. Il y termine Les Misérables (publié en 1862), y rédige deux romans, L’homme qui rit (1869) et Les Travailleurs de la mer (1866).