«Greg ou rien» de Guillaume Favre, le deuil comme une transe
Poésie
AbonnéRequiem pour un frère trop tôt disparu, «Greg ou rien» est un poème en forme de bande-son où les mots vibrent comme des pulsations

Les mots, isolés, se déploient sur la page, tout à gauche, au milieu, à droite: «s’accrocher/entre les mondes/balancer». Greg ou rien est un chant d’adieu au frère brutalement disparu à 38 ans, un requiem où s’invitent les refrains de David Bowie, de Depeche Mode, de Placebo mais aussi les mots des poètes Anne Perrier, Gustave Roud, Anna Akhmatova, Giuseppe Ungaretti. Guillaume Favre, auteur de romans et d’un premier recueil de poésie, Sans mythologies (2016), signe ici un poème éminemment musical, par les références aux titres écoutés par les deux frères mais aussi par sa structure éclatée où chaque mot est une pulsation qui vibre sur la page.