Littérature
AbonnéIl marchait, de jour comme de nuit, jusqu’à être sonné de fatigue, dans les collines du Haut-Jorat. Les «Œuvres complètes» de l’écrivain-photographe paraissent aujourd’hui aux Editions Zoé. Un événement qui modifie en profondeur le regard sur un des poètes majeurs du XXe siècle

Une vie à écrire et à marcher. Gustave Roud (1897-1976) était un poète marcheur. En toute saison, de jour comme de nuit, cravaté, toujours bien mis, il quittait la ferme familiale de Carrouge et sillonnait les collines du Haut-Jorat, un appareil photo en bandoulière et un cahier sous le bras. Il écrivait sur le vif, souvent debout, adossé aux troncs d’arbres ou assis sur des bancs, posés çà et là dans le paysage. Aimanté par la beauté et la joie tranquille de ses voisins paysans, il guettait, amoureux, leurs apparitions et nouait des amitiés d’une vie.