Roman
AbonnéLe Québécois signe «Le Roitelet», un roman solaire sur la relation entre deux frères dont l’un est atteint de schizophrénie. L’écrivain déploie une attention aux êtres, aux animaux, à la nature qui fait de ce livre une expérience de rare fraternité

Le roitelet est un minuscule oiseau gris olive, dodu et virevoltant qui aime les mélèzes et les épicéas aussi bien en Europe que de l’autre côté de l’Atlantique. Il est rare de l’apercevoir tant il est petit et rapide. Le Roitelet est le titre du nouveau roman du Québécois Jean-François Beauchemin, un livre rare par la délicatesse et la tendresse qui s’en dégagent. Par de brefs chapitres, comme écrits au jour le jour, se déploie une histoire d’amour entre deux frères. L’aîné est écrivain et vit à la campagne. C’est lui le narrateur de ce journal de bord d’une fraternité solaire malgré les ombres et les orages. Depuis l’adolescence, le cadet souffre de schizophrénie. Il vit dans un appartement du bourg voisin. Au printemps et en été, il travaille chez le pépiniériste quelques heures par jour. La chronique de leur relation se fera donc avec cette différence, avec cette souffrance, avec les éclats et les étincelles que leur disponibilité l’un à l’autre engendre.