Où? Ici. Dans le gros rond du O de Wo, un here forme un where et aussi un here qui répond en anglais à la question bilingue. Heike Fiedler aime jouer: avec les mots, les instruments, les langues, la voix, les lettres, les images. D’origine allemande, Genevoise depuis des décennies, elle est à la fois performeuse, poétesse, auteure. On peut voir les traces de ses installations dans les villes. Avec Steve Buchanan et d’autres musiciens, elle se produit sur scène. Elle est aussi cofondatrice de l’association Roaratorio et du groupe de poésie sonore improvisée «Pas lundi». Mais Heike Fiedler pratique aussi l’écrit, elle l’a montré dans le recueil plurilingue Langues de meehr, et maintenant dans ce numéro du Persil qui lui est entièrement consacré. On y trouve des poèmes visuels qui jouent avec la typographie et les images, en hommage au maître du genre, Kurt Schwitters; une pièce pour deux lectrices, un lecteur, un chœur et beaucoup de haut-parleurs, «a», le paradoxe de l’instabilité, que le texte donne très envie de voir et d’entendre; et plusieurs petites nouvelles énigmatiques, «nanu nano», qui font danser le rythme des mots et les répétitions et où pointe parfois la critique sociale.