Etre écrivain peut provoquer des tiraillements. Jonathan Coe, comme tous les Britanniques, se souvient de ce petit matin du 24 juin, quand les résultats du référendum pour ou contre la sortie de la Grande-Bretagne de l’Union européenne sont tombés: «Même si ce n’était pas une complète surprise, j’ai senti mon cœur se décrocher dans ma poitrine. De tristesse. D’abord parce qu’une part de mon identité est européenne, et qu’on me l’arrachait. Aussi parce que, objectivement, ce choix est une erreur à tous les points de vue. Mais au même moment ou presque, l’écrivain que je suis se frottait les mains. Moi qui écris des romans qui ont pour toile de fond la vie du pays, je savais que ce serait l’histoire de ma carrière et que je ne revivrais jamais un moment pareil.»