Judith Vanistendael: «Je suis fascinée par la coexistence d’une guerre en Syrie et ma vie dans un pays tranquille»
Bande dessinée
AbonnéChirurgienne de guerre, elle tente de sauver des blessés dans un hôpital de campagne en Syrie. En Belgique, sa fille, qui va avoir 18 ans, ne l’a pas revue depuis quatre ans. Comment concilier ces deux vies? La dessinatrice flamande Judith Vanistendael dresse avec empathie un magnifique portrait de femme tout en nuances

Pénélope a deux vies. A Alep, en Syrie, et à Bruxelles. Chirurgienne d’urgence et mère de famille. Au cœur de la guerre et dans un quotidien paisible qu’elle ne comprend plus. Deux vies dont la dessinatrice Judith Vanistendael, au début du livre, saisit un instant, dans une séquence parallèle saisissante. Dans des conditions précaires et sanglantes, Pénélope opère une jeune blessée qu’elle ne parvient pas à sauver et dont le fantôme va la hanter. Au même moment, à 4000 kilomètres de là, sa fille Hélène, inquiète, se réveille dans le sang de ses premières règles, sans le réconfort de sa mère.