Dans le Kenya colonial en ébullition, l’enfance d’un écrivain
Récit
AbonnéEntre 1938 et 1952, le récit de Ngugi wa Thiong’o est une belle entrée dans l’univers du candidat au Nobel. Il offre un témoignage vivant des luttes de libération, un hommage au rôle des femmes et une évocation vibrante de la culture populaire

Depuis des années, le nom de Ngugi wa Thiong’o figure sur les listes des candidats au Prix Nobel de littérature. Mais si l’écrivain kényan est célèbre dans l’aire anglophone, son œuvre reste largement méconnue en français. Il a fallu que Sylvain Prudhomme traduise Décoloniser l’esprit (La fabrique, 2011) pour qu’on découvre un critique radical de l’aliénation coloniale et néocoloniale. Dans cet essai datant de 1986, Ngugi défend l’usage des langues locales contre le monopole de la langue de l’occupant. Lui-même décide d’abandonner l’anglais et d’écrire désormais toute son œuvre littéraire en kikuyu. C’est un geste politique qui s’oppose au culte de la langue française célébré par le Sénégalais Senghor.