Au milieu des champs de maïs et de soja, des garages, des hypermarchés et des églises, non loin d’Indianapolis, un milliardaire a fait construire un hybride de château français et de manoir géorgien aux proportions délirantes. Il a racheté les maisons alentour qu’il a fait sauter. Maintenant, il engage des travailleurs migrants à bas prix, au grand dam des chômeurs de la région. Ethel a accepté un contrat de peintre ès trompe-l’œil. Elle est française, vit à New York, manque d’argent: une expérience enrichissante, pense-t-elle. En quelques semaines, elle va en effet en apprendre beaucoup, mais pas comme elle le pensait.

Terrifiant tableau d’une certaine Amérique

Après Exil à Spanish Harlem, Raphaële Eschenbrenner brosse un tableau terrifiant d’une certaine Amérique: racisme parfaitement intégré, violences quotidiennes, usage des armes, alcool, drogues, séquelles des guerres récentes sur des jeunes gens sans avenir, mépris généralisé. Raconté à la première personne, avec une distance de somnambule, un récit fort et glaçant.


Raphaële Eschenbrenner, «L’Arithmétique du mal», Vagabonde, 104 p.