«L’Espion qui aimait les livres», dernier round pour John le Carré
Avant son décès, l’auteur britannique avait laissé dans un tiroir un roman qui paraît aujourd’hui, où l’on reconnaît sa patte, mais qui laisse un arrière-goût d’inachevé
Parmi les papiers de John le Carré, mort au mois de décembre 2020, se trouvait un roman, un roman achevé depuis quelque temps mais que, contrairement à son habitude, l’auteur garda dans ses tiroirs: Silverview dans la version originale, L’Espion qui aimait les livres dans l’excellente traduction française d’Isabelle Perrin. Pourquoi le romancier ne le publia-t-il pas? On peut avancer plusieurs raisons à sa réticence. La première, et la plus vraisemblable, est que le texte ne lui semblait pas être parvenu au même degré de maturité que celui de ses romans précédents. Car si elle ne demeure pas en suspens, l’intrigue ne s’arrondit pas pour autant sur la courbe d’une histoire dont on aurait le sentiment qu’elle a été menée à son terme: des questions demeurent de même que l’architecture assez complexe du récit reste, si l’on peut dire, «ouverte».
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