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En 15 ans, le secteur s’est transformé pour devenir une locomotive du marché

Le 21 septembre, à l’enseigne de la maison d’édition genevoise La Joie de lire, Romain Puertolas a publié son premier livre pour enfants, Un Détective très très très spécial. L’auteur du best-seller L’Extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea n’a pas hésité a quitté le monde des adultes pour celui de la littérature jeunesse.
LA BD DU FAKIR SORT AUJOURD'HUI DANS TOUTES LES BONNES LIBRAIRIES ET QUINCAILLERIES !
— Romain Puértolas (@RomainPuertolas) October 25, 2017
Difficile à croire, mais il y a quinze ans, Romain Puertolas aurait peut-être préféré prendre un pseudonyme pour cette incursion. La littérature pour enfants n’avait pas alors la cote qu’elle a aujourd’hui et ne rimait pas avec succès de librairie et blockbusters cinématographiques. Une transformation en profondeur opérée par la série Harry Potter de J. K. Rowling dès la parution du premier tome en 1997.
La littérature jeunesse, un quart des ventes de livres
Le sorcier à lunettes a élargi le lectorat des livres pour enfants aux jeunes adultes et aux adultes tout court; il a montré que les enfants et adolescents aimaient aussi les très gros livres sans images; il a attiré les producteurs hollywoodiens qui, depuis, puisent dans ce vivier éditorial. Les titres pour adolescents sont particulièrement en ligne de mire comme la trilogie Hunger Games de Suzanne Collins (2008-2010) ou Divergent de Veronica Roth (2011). Les licences Disney, comme l’infatigable Reine des neiges, dopent aussi le secteur.
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En France, en 2016, selon une étude du bureau GFK, les ventes de livres pour enfants ont représenté 26% du total des ventes de livres. Avec une croissance de 3,3% en valeur et 1,9% en volume (+1,4% pour le reste du marché), le livre pour enfants arrive en deuxième position après la littérature générale et devant la bande dessinée. En Grande-Bretagne, en 2016, le secteur jeunesse a connu une croissance de 11,6%. En dix ans, ce chiffre atteint 44%.
L’inquiétude des parents face à l’usage des téléphones portables par leurs enfants explique en partie ce boom. L’achat de livres apparaît comme un antidote rassurant, notait le Financial Times en avril. Avec l’approche des Fêtes, libraires et éditeurs sont dans les starting-blocks: 15 à 20% du chiffre d’affaires se réalisent autour de Noël.