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En magicien des mots, Kossi Efoui offre à sa mère défunte un chant joyeux et poétique

Dans un bref roman autobiographique d’une élégance et d’une beauté absolues, l’écrivain togolais s’attaque, mine de rien, à l’appartenance, au nationalisme, à la masculinité, au monothéisme

Kossi Efoui consacre les plus belles pages d’«Une Magie ordinaire» aux langues, l'éwé maternel et le français de l’école, pollué par la domination. — © Pauline Rühl Saur
Kossi Efoui consacre les plus belles pages d’«Une Magie ordinaire» aux langues, l'éwé maternel et le français de l’école, pollué par la domination. — © Pauline Rühl Saur

Dans la littérature de l’exil, la mort de la mère suscite toujours un retour symbolique au pays natal. Une dernière visite à l’enfance qui s’en va alors que le lien se défait sans qu’on n’ait pu le resserrer. Avec sa magie propre, qui n’a rien d’ordinaire, Kossi Efoui fait de ce passage une explosion de couleurs et de sonorités. Il a l’élégance de parer de pure beauté une histoire de bruit et de fureur, offrant à cette femme un chatoyant tissu de mots. La nouvelle de son hospitalisation le terrasse dans l’excitation du Festival d’Avignon. Cette scène d’exposition littéralement vertigineuse montre quel dramaturge est Kossi Efoui. On est emporté dans un basculement du temps, une perte de contact avec la réalité, «l’impression d’être cloué sur place et de tanguer», ramené avec lui «dans une région incendiée» de son passé.

«Va vivre»

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